Leur avis :
Le réalisateur de La première étoile revient avec une histoire où l’humour nous laisse de marbre !
Après La première étoile, très gros succès pour une première oeuvre (plus d’1.6 M), l’acteur-réalisateur Lucien Jean-Baptiste revient au pays natal pour sa deuxième comédie. Il s’est associé pour l’occasion à son ancien assistant de réalisation, Philippe Larue, pour un nouvel essai, co-écrit ensemble, bien moins concluant que le précédent.
Avec 30° couleurs, les deux auteurs souhaitaient rompre avec les clichés du gentil black en mettant en scène un historien noir, célèbre pour ses passages à la télévision, qui retourne, après 30 ans d’absence, au bercail martiniquais, où tout le monde lui reproche son acculturation occidentale.
Pour l’évitement des stéréotypes, c’est loupé. Des lieux communs, en veux-tu, en voilà, à la pelle, de tous les bords. Black ou blancs. Qu’importe ! Notre vedette de la télé, froide, mécanique, est moins le symbole d’un Français de métropole que celui d’un parisien bourgeois, et évidemment, à son retour au pays, c’est toute la chaleur d’un peuple insulaire, jovial, aux voix qui portent et possédé par l’esprit du carnaval, qui contraste avec sa vision matérielle de la société (la province, façon, Bienvenue chez les Ch’tis ?). Lui, l’historien aveugle (facilité du scénario), qui s’est menti à lui-même, va donc retrouver un semblant d’humanité chez ceux qu’il avait reniés et qu’il considérait comme des péquenauds ancrés dans leurs croyances et coutumes locales (ah, le rhum !)…
On ressort consterné par un film qui se prend un peu trop la tête et où la réalisation maladroite (les mouvements inutiles de caméra) et le jeu figé des comédiens finissent par nous achever. C’est à peine mieux que son cousin lointain, Case départ, qui traitait exactement de la même histoire.
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