A la veille du dernier grand débat de la primaire à gauche qui aura lieu ce jeudi 19 janvier, 4 000 personnes sont venues assister (mercredi 18 janvier) au discours de campagne du candidat Benoit Hamon à la Fédération Française de Judo dans le 14ème arrondissement de Paris.
Plusieurs élus de gauche de différentes régions de France ont renouvelé leur soutien à Benoit Hamon devant une salle surchauffée. Carine Petit, la maire du XIVème arrondissement à Paris, Pascal Cherki (député de Paris), Sylvine Thomassin (maire de Bondy), Olivier Klein (maire de Clichy sous Bois), Régis Juanico (député de la Loire) ou Philippe Martin (ancien ministre de l’écologie et député de la Marne).
Tenus par les militants hamonistes, drapeaux et banderoles renvoyaient au slogan de campagne du candidat qui fait « battre le cœur de la France ».
Durant une heure trente, Benoit Hamon a déroulé son programme : Réduction du temps de Travail pour favoriser l’épanouissement personnel, mettre en place un revenu universel (750 euros par mois), taxer les robots (idée défendue par Michel Rocard dans les années 60), légaliser le cannabis (comme le tabac ou l’alcool) et donner plus de moyen à l’éducation (ex : moins d’élèves dans les classes primaires).
Mais pour l’ex-ministre de l’éducation qui axe sa campagne sur l’égalité, les juifs, les arabes ou les homosexuels ont leur place sur le territoire français. Si la foi musulmane a toute sa place en France, le candidat Hamon rappelle sa fidélité aux principes de la République. Plus que « la vérité », Benoit Hamon définit son programme comme «une voie dans laquelle doit s’engager tous citoyens responsables, un chemin qu’il propose à tous les français ». Intransigeant sur Les défis pour l’environnement « en matière d’écologie il n’y a pas de place à la négociation ».
Ferme également sur les questions liées à l’immigration, Benoit Hamon a décrit en fin de soirée de nouvelles dispositions sur ce thème. Les nouvelles mesures qu’il envisage d’expérimenter et qui fonctionnent dans d’autres Pays concernent le contrôle au faciès et le racisme qui entraîne des attitudes discriminatoires.
Benoit Hamon qui « souhaite une République bienveillante contre toutes formes de discriminations », propose, à l’instar des contrôleurs du ministère de la consommation, la création d’une brigade de contrôle anti-discrimination. Ces « inspecteurs seraient des fonctionnaires assermentés qui vérifieraient dans les Entreprises s’il y a de la discrimination » avérée. Ils pourraient soit rédiger des amendes ou demander la fermeture des établissements signalés.
Encore trop de contrôle au faciès. Selon les chiffres du candidat, en France « une personne qui a la peau noire est contrôlée sept fois plus souvent ». Il propose alors la création des « récépissés » qui permettraient de réduire le nombre de contrôles abusifs. Expérimentés à l’étranger, on constate indique Benoit Hamon, une vraie baisse de la discrimination.
Benoit Hamon qui prend ses distances avec un parti de gauche « qui devient timide », veut expérimenter ses mesures pour « ne pas rester dans le déni du vécu de nos compatriotes » et « pour pacifier les relations entre la police et la population ».
Le candidat à la primaire de la gauche sera de nouveau face à ses adversaires demain soir. Après un dernier débat à Toulouse le lendemain vendredi 20 janvier, les électeurs pourront voter dans plus de 8 000 bureaux en France et en Outre-mer. Les deux tours des primaires auront lieu les 22 et 29 janvier 2017.
Reportage Dorothée Audibert-Champenois/C’news Actus Dothy
Photos C’news Actus Dothy