Londres. Vendredi 25 novembre 2016, Southwark, rive Sud de la Tamise.
Véronica Ajinça, est divinement féminine. Dans ce monde codé de la mode, la jeune femme invente sa signature. Elle ose tout : The Sky is The Limit !
Playmate de la mode, la guadeloupéenne affiche ses rondeurs sans complexe. Véronica est aussi une business woman, ses bureaux sont à Wimbledon dans le Grand Londres.
Véronica Ajinça s’agace : « Je suis antillaise, j’aime beaucoup manger et je n’ai pas envie de faire du 34 ou du 32 ». C’est dit. La gourmande antillaise bien dans sa peau affiche les couleurs, look de femme fatale, lèvres esthétiquement dessinées, regard posé et velouté la séduisante caribéenne ose tout.
Nous sommes à Lavington Street au CitizenM London Bankside à South Bank un quartier huppé de la capitale anglaise. Une immense affiche d’Andy Wharrol, figure emblématique et centrale du Pop Art des années 60, nous signifie que cet hôtel situé dans une grande rue commerciale reçoit une clientèle branchée.
Discrètement, Rafaez, l’ambassador du jour, nous laisse prendre place dans ce décor luxueux Art déco rouge et noir que Véronica a choisi ce soir.
C’est aussi le look de la Diva, une « Glamour Girl » dans cet hôtel quatre étoiles entre London Tower Bridge et Waterloo. Suave, sensuelle Véronica s’étend sur un canapé blanc du salon principal, elle « prend la pose », elle ferme les yeux. Nous retournons sept ans plus tôt.
Véronica Ajinça est vendeuse en bijouterie quand elle quitte la Guadeloupe. La crise de 2009 mobilise la majorité des antillais qui loin de l’hexagone, manifestent contre « la vie chère », les inégalités sociales et le prix élevé du carburant. Les martiniquais et les guadeloupéens défilent dans les rues pour obtenir entre autre, une baisse générale des prix des aliments de base. L’économie, la vie sociale et familiale des deux îles françaises sont paralysées durant le conflit.
Le 5 mars, les revendications populaires sont accordées, un protocole est signé, il met fin à la grève générale qui aura duré 44 jours. Karukéra (le nom caraïbe de la Guadeloupe) en « sort » rincé et secoué. L’énergique fille du Moule, née aux Abymes, n’attend pas la reprise, Véronica quitte la Guadeloupe. Elle s’installe au Sud de Paris à Fontenay-aux-Roses.
La guadeloupéenne est hôtesse-standardiste à HEC (l’École des Hautes Études Commerciales de Paris) à Jouy-en-Josas dans les Yvelines. Elle est nounou durant deux ans et employée à la Poste d’Antony pendant quatre années.
Véronica Ajinça qui souhaite s’expatrier, qui a une folle envie de vivre dans un pays anglophone, change d’horizon, elle débarque au Royaume-Uni. La jeune femme s’installe non loin du métro Boston Manor chez une parente.
Elle s’inscrit durant trois mois à Kingston College l’occasion de réviser son vocabulaire anglais, des études qui « l’aident à se remettre à niveau ». Elle s’intègre vite. Les anglais « ne connaissent pas vraiment la Caraïbe française et cela nous donne beaucoup de perspectives et d’opportunités pour se positionner » se « félicite » Véronica.
Confiante et insolemment photogénique, elle s’introduit dans le monde très fermé de la mode : côtoient ses nouveaux amis mannequins dans des défilés, des séances photos, des publicités de produits de luxe ou sur des podiums de concours de beauté.
La Diva guadeloupéenne est mannequin. Mais la jeune femme qui « adore manger et ne boude jamais son plaisir », surveille son poids, fait des régimes pour maigrir, se prive et s’inquiète. Fini les régimes « Yoyo », après tout « Les femmes font toutes les tailles ! ». Elle sera de celles-là !
Elle assume avoir des rondeurs qui disparaissent un temps… qui réapparaissent.. Enfin Véronica se construit son image qu’elle impose même aux plus talentueux des artistes qui la sollicitent.
« Let’s Talk about Sex-Parlons de Sex » est son dernier shooting. L’artiste-photographe Aleksandra Karpowicz, basée à Londres, a réalisé une exposition censée analyser le comportement sexuel d’hommes et de femmes de toutes races de 11 à 76 ans.
En avril dernier, sur la scène du Hilton London Metropole, Véronica concourrait à devenir le TopModel UK.
Lucide, la guadeloupéenne Véronica Ajinça n’envisage pas « de vivre que du mannequinat ». La mode est avant tout « un tremplin, un moyen pour mieux se faire connaître. Le but c’est d’amener du Cash flow pour mes projets futurs » reconnaît malicieusement Véronica. Ses projets, elle nous en parle librement.
La femme d’affaires a créé la « Sorrel On Cloud » (traduction : une groseille des Antilles sur un nuage). Ce Travel agency est une société d’aides aux voyages. Les destinations principales de cette auto-entrepreneuse sont la Martinique et la Guadeloupe au départ de la Grande-Bretagne.
Il s’agit de guider et d’accompagner selon leurs budgets, des futurs mariés qui organisent leurs fiançailles ou leur prochain mariage vers des lieux de rêve. Une clientèle ciblée.
Un week-end de retrouvailles pour la jeune femme qui attend la visite de sa mère, elle arrive de France.
Pour l’heure, Véronica rentre à Wimbledon consulter ses dossiers. Un voyage d’affaires en Guadeloupe est programmé en janvier 2017 après les fêtes de fin d’année.
Notre conversation s’arrête au tube station de Southwark.
Avec sa société de Travel Agency « Sorrel On Cloud », Véronica espère revaloriser autrement les destinations de Martinique et de Guadeloupe depuis Londres où elle réside actuellement.
La jeune antillaise compose avec les dictas imposés aux mannequins. Ecoutez Véronica Ajinça au micro de Dorothée Audibert-Champenois, envoyée spéciale à Londres :
Reportage à Londres et photos : Dorothée Audibert-Champenois/Fbook C’news’Actus Dothy
Photos de modeVéronicaMcBeal