L’annonce que le groupe Kassav mettait un terme à sa carrière après les dernières dates au Zénith (27-28 et 29 mai) a surpris tout le monde. Cette fausse alerte s’est tellement répandue que l’un des leaders du groupe emblématique, malgré la fatigue, s’est expliqué après le concert.
Lors de cette rencontre, le chanteur, Jean-Philippe Marthély nous annonce les prochains concerts du groupe et nous fait également des révélations depuis la disparition de l’un de ses chanteurs, Patrick Saint-Eloi. (Extraits a écouter en fin d’article).
En attendant, il est 18h00, samedi 28 mai, et c’est une marée humaine qui longe l’entrée du Zénith. Une foule calme et tranquille attend de s’installer aux places numérotées. Les Antillais nombreux dans les rangs avaient qu’une envie, voir les Ambassadeurs de la musique du Zouk : Kassav’, en concert la veille, au même endroit.
Le vendredi, premier jour du concert, « un public de fin de semaine, quelque peu tranquille », glisse rapidement, un membre de Loos, l’équipe audiovisuelle du groupe Kassav. Hier, samedi, plus de 5000 personnes se sont rencontrées dans l’immense salle du Zénith.
20h45, une page d’histoire s’ouvre avec l’arrivée des Vikings de Guadeloupe. Ils ont quitté la scène depuis 30 ans, à la formation du groupe Pierre-Edouard Décimus (à l’origine du groupe Kassav) à l’époque il passe son Bac, il est aussi musicien des Vikings.
Pour célébrer un si long retour, le groupe légendaire de la musique dite antillaise vient juste de sortir un Album « Enkor on ti tou, 1966-2016 ».
Samedi soir en première partie de Kassav, les musiciens des Vikings de Guadeloupe, ont ressorti leurs meilleurs titres. Pour pousser la séduction, ils ont innové. Le public n’a pas résisté au talent et au charme de la femme choriste, Pamela, moulée dans un fourreau rose tendre. Une première chez les Vikings, en un demi siècle d’existence.
Chaque morceau annonçait une montée d’adrénaline, au passage d’ « Aline pour qu’elle revienne », « Miko lassi, Miko la yé », « Coupé Kann ».
Avec les musiciens de légende tels, le saxophoniste : Camille « Soprann » Hildevert, le guitariste : Max Iréné Jacquet, le chanteur Max Séverin, le public était « choriste » de tous les standards des Vikings, vétérans de la musique antillaise. Au Gwo Ka, a saluer la performance de Dominique Tauliaut, un des organisateurs du Festival de Gwo Ka et de Bèlè, le 7 mai dernier au New Morning.
Après trente minutes d’entracte, il est 21 heures quand Jean-Philippe Marthély hurle : « çé Dam Bonjou » ! Une entrée musclée, et c’est le grand Show de Chiré Yo : Le Concert attendu, un déluge de tubes du groupe Kassav.
Toutes les chansons sont reprises à tue-tête dans le public, impossible de baisser la tension d’une assistance en transe face aux Stars interplanétaires, Jocelyne Béroard et Jean-Philippe Marthély au chant, Jacob Desvarieux guitare et chant, Jean-Claude Naimro aux claviers et Georges Décimus à la basse depuis sa création.
5000 fans debout dans la salle (selon les chiffres de la secouriste Josette, du Service de Sécurité de Paris) qui entonnent avec leur stars, « Roulé, Ayin pa mol », « Ba nou lé, pou nous passé », « Doudou, mi tchè mwin ». Puis un son de trombone venu du premier rang pousse un air de Carnaval qui augmente encore de plusieurs crans l’effet dopant de la musique entraînante de Kassav.
Jean-Philippe Marthély distribue à tout va des bisous, les antillais et leurs amis sont en surchauffent, les fans piétinent, sautent, ambiance survoltée. Pipo (Jean-Philippe Marthély) certain, que son » public n’est pas du tout fatigué », démarre la séquence dédicace, les premiers tubes de Kassav seront à la demande des spectateurs.
1982, « Djin djin cé pas djin djin », « Colé séré », il est 23h 05, c’est l’essentiel « Nou ja la nou ké rété ».
Tout durant le spectacle, une présence par vidéo marque l’absence du chanteur Patrick Saint-Eloi, «Il est la-haut, il nous entend », c’est l’instant souvenir, de nostalgie. Des milliers de téléphone s’allument, des milliers de petites lumières en hommage au chanteur décédé le 18 Septembre 2010.
Cependant, le Show doit continuer, et Jacob Desvarieux ouvre la dernière partie avec un « Scié, scié bois, égoyine la cassé » suivi de Jocelyne Béroard dans « Kaille mamman, la tè ké tremblé », crient et sifflets de joie et re-piétinement dans les gradins, la chanteuse est en pleine forme, elle vient de changer de tenue, mais c’est semble-t-il la fin.
Le rappel ne tarde pas, le public ne bouge pas, les lumières s’éteignent.
En salopette Jacob Desvarieux est le premier à revenir, puis Georges Décimus en longue queue de cheval, et enfin les choristes dont Marie-Céline et la chanteuse Jocelyne Béroard.
23h 45, le zénith vit ses dernières minutes d’extase musicale. S’enchaînent, « An ba la tè, en bas », « Ki Mamnié ou pé viv san misik », « Siwo », « Zouk la, çé sèl médicaman nou ni ».
Un pluie de confettis dorés embrase la salle, c’est la fin du Concert. Les Stars devront se reposer, une deuxième soirée est prévue le lendemain samedi 29 mai à 20H.
Reportage Dorothée Audibert-Champenois Photos Dothy A-Ch
Ecoutez Jean-Philippe Marthély, le chanteur du groupe Kassav, parle des projets futurs du groupe de la tournée de Kassav et des dates prévus pour les Antilles et de son meilleur souvenir depuis l’aventure Kassav, quelques minutes après la Concert (au micro de Dorothée Audibert-Champenois) :
Photos : Dothy-CH