Selon Leila Catherine Charlery son licenciement est une énorme injustice. La jeune martiniquaise âgée de 30 ans s’est retrouvée le 23 novembre 2018, en mise pied conservatoire. A l’époque elle était enceinte de cinq mois.
Leila raconte :
« J’ai été embauchée en tant que Directrice par une franchise de cosmétiques à Fort de France en mars 2018 après deux démissions de jeunes femmes qui ont occupé ce même poste en l’espace de 5 mois d’existence de l’enseigne.
Les premiers jours tout se passait très bien, mais au bout d’un mois, je n’avais toujours pas signé mon contrat de travail. Je m’en suis préoccupée demandant à plusieurs reprises des explications à mon employeur. Après plusieurs échanges j’ai enfin reçu mon contrat, un CDD qui s’est transformé en CDI en Octobre. J’aimais mon travail et je m’investissais à fond, ne comptant parfois pas les heures.
Mais sur mes fiches de paie, il était indiqué 39 heures alors que j’en effectuais 45 par semaine. j’ai donc insisté pour être payée en conséquence auprès de mon patron et la DRH, en vain …
Les choses ont commencé à se dégrader véritablement lorsque j’ai annoncé ma grossesse à mon employeur en juillet.
Au travail, on a commencé à m’attribuer des tâches qui n’allaient pas du tout avec ma condition. Je subissais des pressions tous les jours. A force, j’ai fait un malaise et je me suis retrouvée à la MFME. Après quelques jours d’arrêt maladie je suis revenue travailler.
Un jour, l’épouse de mon employeur a débarqué et constatant que le patron m’avais permise d’utiliser une chaise dans le magasin vu que j’était enceinte, elle a décidé de me l’enlever prétextant que cela ne correspondait pas à l’image de la franchise. Un échange houleux s’en est suivi entre elle et moi. Je ne voulais pas me laisser faire et je dois préciser que je ne lui ai jamais manqué de respect, mais je lui répondais d’un ton ferme.
Avec toute cette pression au travail ma santé en a pris un coup et j’ai fini par accoucher en urgence par césarienne au mois de février 2019. Je me suis d’abord retrouvée en mise à pied conservatoire et j’ai été licenciée en janvier 2019 pour le motif suivant : faute grave (dispute avec l’épouse de mon patron, devenue soudainement son associée).
Depuis, j’ai saisi les prud’hommes pour licenciement abusif et pour prouver que j’effectuais 45 heures et non 39 heures.
Aujourd’hui’ je me retrouve sans emploi, maman de 4 enfants dont un nouveau né et je mène seule mon combat qui n’est pas sans peine. »