Place de la République à Paris, samedi 9 avril, 19 h 30. Depuis dix jours les citoyens du mouvement « Nuit debout » restent mobilisés contre le retrait du projet de loi El Khomry. Malgré la pluie, la journée de samedi a rassemblé étudiants et travailleurs, qui ont tenu des meetings à ciel ouvert.
Leur mot d’ordre, allez jusqu’au bout de leur démarche contre le gouvernement socialiste de Manuel Valls. Une grève générale est prévue pour le fin du mois, objectif : faire reculer le Gouvernement.
A l’image de cette étudiante française, étudiants et lycéens s’organisent. Aissatou, est étudiante à Saint-Denis en deuxième année de Sciences-Politique. Pour la jeune étudiante, il est intolérable de demander à des travailleurs de travailler plus pour gagner moins. Selon Aïssatou, les heures supplémentaires imposées aux employés, les obligeront à travailler 48 heures par semaine. Elle se rend à l’AG, l’Assemblée Générale, quelques pas plus loin avec les cheminots, une rencontre qui décidera de la poursuite du mouvement.
Hier soir, 60 villes dont Marseille, Lille, Nantes, Reims, Toulouse, ont suivi la mobilisation initiée depuis la Capitale. A Paris, près d’une centaine de personnes ont décidé de « prendre l’apéro » chez le Premier Ministre, en visite officielle en Algérie. Toute la nuit, ils ont scandé : « Paris debout, soulève toi », sous les fenêtres de Manuel Valls.
Bilan de la soirée, des échauffourées, gaz lacrymogènes, des vitrines cassées et huit arrestations.
Pour les participants de « Nuit debout », ces incidents n’ont rien avoir avec eux.
William Martinet, le Président de l’Unef, alerte le Gouvernement, selon lui « Ce qu’a réveillé la loi, c’est le refus de la précarisation et du bizutage social ».
Une nouvelle mobilisation est prévue le 28 Avril. (Dorothée Audibert-Champenois)
Écoutez Aissatou Dabo : Elle explique pourquoi selon elle, les Régions d’Outre-mer ne sont pas plus mobilisées : (Au micro de Dorothée Audibert-Champenois)
photos Dothy A-Ch.