Pour Blanquer, on « ne vient pas au collège en short» : Le ministre veut des élèves habillés « d’une façon républicaine »

Le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a dénoncé lundi le port du short pour se rendre au collège et au lycée et appelé les élèves à s’habiller « d’une façon républicaine».

«(On) ne vient pas au collège en short, sauf pour faire de l’éducation physique et sportive », a-t-il déclaré sur RTL, ajoutant : «On vient habillé d’une façon républicaine».

Jean-Michel Blanquer réagissait à l’émergence du mouvement #lundi14septembre#, lancé sur les réseaux sociaux par des collégiennes et des lycéennes pour défendre le port de la mini jupe ou du « crop top » (T-shirt court), interdits dans certains établissements.

« Il est important d’arriver à l’école dans une tenue correcte », a martelé Jean-Michel Blanquer, rappelant que « l’école n’est pas un lieu comme les autres ».

« Vous n’allez pas à l’école comme vous allez à la plage ou en boîte de nuit […]. Chacun peut comprendre qu’on vient à l’école habillé d’une façon républicaine », a-t-il lancé.

« Nos enfants sont sous la pression de bien des choses, notamment des marques, de la mode, du regard de l’autre sur les chaussures et les vêtements… Je souhaite qu’il y ait une certaine sobriété en la matière parce que là aussi c’est un enjeu d’égalité sociale puis de protection des filles et des garçons », a-t-il ajouté.

Concernant les collégiennes et les lycéennes, Jean-Michel Blanquer a assuré qu’il était « très sensible à la défense des jeunes filles en milieu scolaire et très ouvert à la discussion sur ce qu’on peut faire pour améliorer cette protection ».

« Pour moi, ça passe par justement le fait que le vêtement ne doit pas être un facteur ni de stigmatisation ni de discrimination,» a-t-il expliqué.

Le ministre provoque l’ironie sur les réseaux sociaux avec son expression « façon républicaine 

Mais son expression «façon républicaine » a plutôt provoqué des réactions ironiques sur les réseaux sociaux ou nombre d’internautes se sont demandés ce que pouvait bien être une « façon républicaine » de s’habiller.

Macon en appelle au « bon sens »

Vendredi, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, s’était bien gardé de se prononcer sur la polémique née du mouvement des collégiennes et lycéennes, se contentant d’appeler au « bon sens » plutôt qu’à de nouvelles réglementations. « Le bon sens vaut mieux qu’un long règlement en la matière », a-t-il déclaré.

Les adolescentes dénoncent des réglementations sexistes

Les adolescentes à l’origine de du #lundi14septembre ont lancé un appel à défier la « tenue correcte » exigée par la plupart des règlements des établissements sur les réseaux sociaux.

Elles estiment que ces réglementations sont sexistes et conduisant les établissements scolaires à adopter des règlements intérieurs leur interdisant de s’habiller comme elles le veulent.
Marlène Schiappa, ministre déléguée à la

Citoyenneté, avait déjà le 14 septembre apporté son soutien au mouvement « avec sororité ». « Des jeunes filles ont décidé spontanément partout en France de porter jupes, décolletés, crop-top ou maquillage pour affirmer leur liberté face aux jugements et aux actes sexistes », avait-elle tweeté sur son compte officiel.

Le contrôle des tenues vestimentaires relève des règlements intérieurs de chaque établissement, mais l’Union nationale des lycéens (UNL), qui soutient la mobilisation, dénonce le « flou juridique » qui entoure ces règlements.