Flamboyante Stana Roumillac. La Comédienne a du culot, elle sait comment s’y prendre pour être vue.
Elle l’a prouvé récemment au Festival de Cannes. Sans film en compétition, l’explosive guyanaise est arrivée dès l’ouverture de la 69ème édition du Film et en fille avisée, Stana Roumillac a recouvert les murs de la ville de son effigie, sous fond d’affiche de cinéma. Un pari réussi, salué par des réalisateurs bluffés. (Vous pourrez écouter Stana Roumillac en fin d’article).
Son parcours est à l’image des défis qu’elle s’impose régulièrement. Sur les bancs de Cayenne, la jeune adolescente obtient son bac, elle n’a que 16 ans. Mais convaincue qu’elle sera avocate elle quitte son pays la Guyane, avec l’accord de ses parents, elle s’inscrit en Faculté à Paris pour faire du Droit. Elle a du tempérament, des yeux d’ébène qui accrochent l’auditeur et une voix suave qui lui ouvre les portes des studios de publicité, elle prend goût à cette vie d’artiste et fait ses premiers pas au théâtre. C’est pour Stana Roumillac, son « coup de foudre avec cet Art, une vraie histoire d’amour». Elle nous en parle avec passion et la larme à l’œil.
Du « Cours Simon » au « Laboratoire de l’acteur » elle peaufine son apprentissage à la Factory et démarre une carrière de comédienne professionnelle. La jeune fille n’a que 17 ans.
Un de ses premiers contrat qui mesure sa volonté de réussir et vite elle le déniche à la télévision. Stana est Zoé Léonard une jeune dealeuse au bon cœur, serviable et fidèle. Elle joue dans la série culte de France télévision « Plus belle la vie » ( d’après l’idée originale d’Hubert Besson).
Stana désormais à une notoriété dans ce milieu quelque peu cadenassé pour les comédiens de couleur, souligne-t-elle. Peu de scénarios, pas assez de solidarité, peu de rôle, c’est le quotidien des acteurs noirs qui galèrent qu’ils soient professionnels ou amateurs.
Mais malgré tout, elle fonce la métis de Guyane, elle réussit à s’imposer dans des castings, ne reste pas inactive : à la recherche de rôle intéressant, elle participe à des événements culturels, toujours là et prête à remplacer même à la dernière minute une actrice qui se désiste.
Cette année 2016, le Fémi (Festival Régional et International du Fil de Guadeloupe) a sélectionné « Tourments d’Amour », un film dans lequel, la jeune guyanaise tient le rôle principal. Un long métrage de la guadeloupéenne Caroline Jules. Quand au « Bonheur d’Elza » de Mariette Mompierre, le film présenté aux États-Unis (au Pan African Film Festival), primé en 2013 au Fespaco en Afrique (« meilleur film de la Diaspora ») a reçu le prix du meilleur film au Greater Cleveland Urban Film Festival deux ans plus tôt, aux États-Unis.
Un succès commencé quelques années plus tôt.
Depuis 2006, date de son arrivée, Stana Roumillac a interprété de nombreux personnages de séries télévisées. De Joséphine Ange Gardien, Brigade Navarro, Kaz Touloulou, Tourments d’Amour, Alice Nevers ou Cellule d’identité, la comédienne est sur les plateaux, tournent des films de court ou long métrage, des films d’auteur ou des films populaires : « Beautiful » de Serge Poyotte, « C’est la vie », « Fichues racines », « Mascarade ». C’est avec « Coeur Ouvert » d’Ayekoro Kossou, qu’elle gagne le prix du « meilleur court-métrage » au Festival du Film Panafricain (FIPP) à Cannes en 2013 .
Son dernier réalisateur, Serge Poyotte tourne cette année en France, Guyane et au Liban. Le Guyanais réalise un long métrage « Mes funérailles Kumbaya ». Il est question d’amis et de funérailles, on n’en saura pas davantage sinon qu’il s’agit d’une trilogie dans lequel Stana a un rôle secondaire. Très connectée avec l’outre-mer, les réalisateurs guyanais Serge Poyotte ou Stéphane Floricien font régulièrement appel à ses talents d’actrice.
2016, une année qui sera productive pour Stana. L’actrice qui rêve de se faire diriger un jour par Guillaume Canet, Jacques Audiard ou Abdelatif Kechiche est en « période d’écriture ». Avec sa co-scénariste Jacqueline Kalimunda, la brillante guyanaise s’inspire de son univers guyanais. Dans ce long métrage prévu pour la fin de cette année, elle se destine le premier rôle.
Plus que jouer elle a des envie d’entreprendre, et elle le fera en Afrique d’ici 2017. Avec son associé Makensie Asso Kadja, les deux complices vont lancer un Festival de Court-métrage en Afrique. Première étape, pour le couple d’amis, créer leur association. Superstitieuse elle en parle au compte goutte.
Stana Roumillac comédienne 2.0 a compris qu’il était aussi important d’être dans la création, et là encore elle réserve des surprises. Fan de de la série américaine « The Wire vs Breaking Bad» une des plus grande série à la télévision aux USA, Stana envisage (pourquoi pas), de produire des séries ou de participer à des fictions dans le même genre en France.
A l’aise sur les planches ou en tournage, Stana, l’ultramarine entretient une forme physique exceptionnelle, son expérience de danseuse enfant n’est pas négligeable. Comme tout comédien, la guyanaise a confiance en sa voix, une adepte du gospel .
Fin Juin, le visage de Stana Roumillac sera à l’affiche de nombreuses productions.
Tourments d’amour de Caroline Jules, dans lequel elle a le rôle féminin principal, celui de Vanessa, est au programme au « Tropiques Atrium » de Fort-de-France, ce vendredi 24 Juin dans le cadre des « Rencontres Cinéma Martinique ». L’histoire d’un père censé gérer les blessures morales de ses deux filles, une fiction de 50mn avec Daniély Francisque. Cette dernière sera présente au côté de Steeve Zébina dans la salle Frantz Fanon où sera projeté le film à 18h30.
Stana est à l’affiche du long métrage du film d’Antonin Peretjatko « La Loi de la jungle » avec comme partenaire le guadeloupéen Pascal Légitimus, depuis mercredi 15 juin.
Invitée du clip du duo musical français Cassius : « The Missing » réalisé par les deux artistes français « We are from LA » ( réalisateurs du clip Happy de Pharells Williams), l’actrice qui a fait une brève apparition attend la sortie du clip avec impatience. Elle y a mis tout son coeur. Sortie officielle, fin juin.
Reportage Dorothée Audibert-Champenois (En itw Stana Roumillac décrit son voyage aux Etats-Unis à la sortie du Film « Elza » dans des salles indépendantes à Harlem)