Un 1er Salon de l’Agriculture réussi : entre découverte et gourmandise

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Un 1er Salon de l’Agriculture réussi : entre découverte et gourmandise

Ces samedi 16 et dimanche 17 novembre, se tenait la première édition du Salon de l’Agriculture en Martinique. Une initiative impulsée par Le Conseil Régional et la Chambre d’Agriculture pour promouvoir et valoriser notre agriculture, nos producteurs, notre patrimoine. Le défi a été relevé haut la main !
Le moins que l’on puisse dire c’est que ce fut une vraie réussite. Une dimension pédagogique importante, de la diversité dans le choix des exposants et l’atout majeur, la gratuité de la manifestation, qui à n’en point douter, était le facteur clé du succès de cet évènement. Il y en avait pour tout le monde, d’ailleurs beaucoup n’ont pas hésité à s’y rendre en famille pour le bonheur des tous petits. Même si la dimension mercantile était inévitablement présente, l’accent a surtout été porté sur l’information et la démonstration des savoir-faire.

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Une diversité d’exposants

Une centaine d’exposants était présents sur le salon. Tous les secteurs d’activités étaient représentés de la production à la transformation des produits en passant par le contrôle qualité, les acteurs de l’export ou encore la formation et l’emploi. Une volonté commune de transmettre et partager avec les martiniquais les secrets de leur filière. Fruits, légumes, viandes, poissons, jus de fruits, glaces, douceurs, plantes, produits cosmétiques naturels, bétail, jardin créole, tous avait leur place.

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Le stand AMPI (Association Martiniquaise pour la Promotion de l’Industrie) avait son espace pour présenter à la population du salon ses produits PIL et l’industrie agroalimentaire martiniquaise et ses innovations. Idem pour CODERUM (Comité martiniquais d’organisation et de défense du marché du rhum) qui présentait tour à tour les rhums d’appellation d’origine contrôlée de chez nous, les différentes variétés de canne ou encore l’histoire et le processus de fabrication. Bruno Adele-Amelie, ambassadeur des rhums JM et Clément témoignait de son métier sur le salon : « Je partage notre savoir-faire et j’apporte l’information au consommateur sur comment déguster les rhums autrement. On explique le processus de transformation de la canne, la distillation, le rôle de la bagass etc. […] Il y a un énorme travail à l’export et un important travail de recherche qui sont fais sur les habitudes et les goûts en fonction des pays. Par exemple, ce n’est pas tout le monde qui accepte le 50% d’alcool en bouche. Certains rhums sont conçus en fonction des caractéristiques des consommateurs de certains pays. »

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Une expertise locale compétente en recherche et garante de la qualité de nos produits

Les professionnels et la recherche et du contrôle qualité étaient présents eux aussi, témoignant des efforts dans ses domaines et d’une volonté forte d’exporter nos produits à l’international avec toutes les problématique que cela implique. Des métiers souvent transparents aux yeux des consommateurs, qui se préoccupent pourtant de plus en plus de ce qu’il y a dans leurs assiettes. Les propos de Philippe Pelonde, Directeur du Groupement de défenses sanitaires de la Martinique (GDS) se veulent rassurant : « Le GDS s’occupe de tous les problèmes sanitaires liés à l’élevage en Martinique. Pour le chlordécone en particulier, on intervient après les services de l’Etat, après la DARS qui font des contrôles en abattoir. Il faut savoir que chaque animal arrivant à l’abattoir est contrôlé. Quand il y a du chlordécone, les animaux sont saisis et retirés du marché. Nous allons donc voir les éléveurs pour trouver des solutions et réduire le taux de chlodécone. Il y a des méthodes de décontaminations depuis 1 ou 2 ans donc aujourd’hui nous savons éliminer toute présence dans l’eau et dans l’alimentation. Nous savons qu’au bout de 6 mois, l’animal redevient sain. Ça a été prouvé scientifiquement par l’INRA. Aujourd’hui, on peut décontaminer un animal. Nous somme quasiment sûr que les animaux de la chaine alimentaire en Martinique sont sains grâce à l’ensemble de tests qui sont faits. Nous avons principalement un rôle de conseil et de prévention. Nous aidons aussi les éleveurs à obtenir une l’aide régional qui permet de récupérer l’eau de pluie pour faire boire les animaux, à défaut de la rivière où il y a un risque de contamination. »

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Un travail informatif sur l’accessibilité au métier, les formations et la création d’entreprise

L’une des missions du Salon était aussi, bien sûr, d’assurer l’avenir des filières et de donner envie à la futur génération de découvrir ses métiers passionnants et souvent plein d’aprioris. C’était par ailleurs l’occasion de s’informer sur l’état du secteur, la création ou la reprise d’entreprise, et les besoins en termes d’emploi. La Chambre d’Agriculture, la CCI, les différents centres de formation, et Pôle Emploi, pour ne citer qu’eux, ont assurés cette mission d’information.

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Mais aussi de sacrées découvertes !

Le Salon de l’Agriculture nous aura décidément appris bien des choses ! Nous avons découvert l’entreprise Master Salades, qui propose depuis 1 an, des salades prêtes à l’emploi. Cette innovation agroalimentaire, bien que ne datant pas d’hier en métropole, est une première en Martinique. Ainsi, il vous sera possible de consommer des fruits et des légumes frais lavés, découpés et prêts à consommer. Le petit plus, ils vous invitent à consommer différemment en proposant leur salade de giraumon, rarement dégustée sous cette forme.
FibandCo, a aussi retenu notre attention avec son revêtement décoratif naturel en fibre de bananier. Ce processus éco-responsable permet de transformer des troncs de bananier, ressource inexploitée à ce jour, pour en faire un élément de décoration et réduire ainsi la déforestation. Très esthétique, il habille vos objets du quotidien, vos meubles ou vos murs.

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Un grand coup de cœur pour Madivial qui se lance dans la production de fromage en Martinique grâce au savoir-faire d’une productrice expérimentée du Juras. Oui, c’est possible malgré les contraintes de climat ! Nous n’avons pas été déçu à la dégustation et nous avons profité pour interroger Nicole Céline productrice de fromage de chèvre en métropole : « Je suis venue 2 fois en Martinique en vacances et j’ai vu qu’il n’y avait pas de fromage ! J’ai trouvé un producteur de lait ici et j’ai conceptionné quelques fromages qui ont été présentés à la Chambre d’Agriculture, la Région et Madivial. J’ai travaillé avec le PARM (Pôle Agroalimentaire de Martinique) pour la conception de fromages frais et des épices locales comme le roucou, la canelle, le bois d’inde et même du cacao. Pour contrer les contraintes du climat, il faut maitriser tous les paramètres de la collecte du lait, il faut être très vigilant. Par rapport à ce que mangent les bête, on obtient en Martinique un fromage très doux qui peut se consommer aussi bien salé que sucré ou dans le cadre d’une préparation culinaire. Vous pourriez par exemple avoir votre tartine créole avec du fromage, du rhum puis grillée. Ou dans un gratin de christophines ! ». Le projet de fromagerie étant en cours d’étude, nous espérons vraiment que le fromage martiniquais verra le jour.

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Et puis un Salon de l’Agriculture n’en serait pas un sans ses flots de gourmandises. Alors les visiteurs ont pu se restaurer en fonction de leurs goûts, prendre une collation, ou tout simplement se rafraichir sur les différents stands dédiés à cet effet. Pour les autres, les dégustations de paté en pot, viande roussi ou grillé ont suffi à combler leur gourmandise.

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Le jardin créole, le jardin des grandes cultures et le grand marché « Machand’ Foyal » et les différents concours ont réellement contribué à la réussite du salon et ont permis d’aller encore plus loin en recueillant auprès des spécialistes des conseils précieux en phytothérapie, cuisine traditionnelle et l’art du jardin. Les conférences ouvertes à tous ont assuré aux professionnels et particuliers d’en savoir plus sur certaines thématiques. Le Salon de l’Agriculture de la Martinique, un bon présage pour la seconde édition que l’on espère encore plus riche !

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Crédit photos : JR Tofs pour People Bo Kay

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